« Ambition Centre-ville » : une occasion pour libérer des voitures nos trottoirs marseillais ?

Le projet « Ambition Centre-ville » porté par la mairie de Marseille avec l’objectif est d’améliorer le quotidien des usagers du centre-ville a été rendu public le 5 avril. Un des 3 axes majeurs du projet, « Agir sur l’espace public », a retenu l’attention de l’association Les Droits du piéton.

Sur ce point l’ambition est assez timide. Le pré-guide de 28 pages présente comme seuls projets, dans un point « Accessibilité et déplacement », la valorisation de liaisons piétonnes et le développement du stationnement payant.
Oubliées les ambitions affichées en 2013 dans un autre document, le Plan de Déplacement Urbain*, qui supprimait la pratique marseillaise de stationnement “à cheval sur trottoir”, fondamental pour le respect des droits des piétons. Ce projet d’« Agir sur les cheminements piétonniers», bien qu’approuvé par la mairie de Marseille il y a déjà 4 ans est depuis laissé lettre morte.

Nous déplorons la pratique autorisée de stationnement “à cheval sur trottoir” qui conduit dans le meilleur des cas à un inconfort pour les piétons, dans le pire à une impossibilité de cheminer et la contrainte de marcher sur la chaussée, dans des conditions de sécurité très dégradées ; quant aux personnes à mobilité réduite, leur situation est encore plus problématique pour se déplacer dans ces rues.

Le projet « Ambition Centre-ville » se développe grâce aux contributions de ses habitants. Nous y voyons l’occasion de repenser la place des piétons à Marseille et de faire respecter leurs droits, ceux des personnes à mobilité réduite, insuffisamment pris en compte depuis des décennies au profit d’une politique du tout voiture dans la ville. Cette politique actuelle favorisant la présence des voitures au cœur de Marseille met en difficulté les plus fragiles : piétons, personnes à mobilité réduite, cyclistes. C’est cette insécurité que nous voulons faire baisser.

L’association Les Droits du piéton a demandé à monsieur Gaudin, dans un courrier envoyé le 11 mai, à ce que le projet « Ambition centre-ville » intègre la préconisation du PDU d’engager un programme de suppression des places de stationnement “à cheval sur trottoir” prévu « en allant du centre vers la périphérie et en privilégiant les rues situées à proximité d’importants générateurs de déplacements et de pôles d’échanges », à raison de « 200 à 300 places » chaque année, pour, à l’horizon 2023, avoir définitivement abandonné cette pratique et « abrogé les arrêtés municipaux l’autorisant ».

*Réalisé par Marseille Provence Métropole, approuvé en 2013 par la mairie de Marseille, et intégré dans le projet de la nouvelle métropole Aix-Marseille Provence, le PDU offre des outils qui peuvent précisément s’inscrire dans cette rubrique quasi blanche du document de travail « Ambition Centre-ville».

Calendrier
4 phases majeures de réalisation, des actions « à trois mois », « Un an », « trois ans », « Long terme » sont inscrites dans le pré-guide. Voici comment pourrait s’opérer la mise en œuvre de la suppression du stationnement sur le trottoir :

A 3 mois
> Publication du rapport de l’étude de la Métropole
L’action devait être mise en œuvre après la réalisation d’une étude approfondie menée à partir de 2013, sur une durée d’un an, pour un budget d’environ 0,3 M €. Nous attendons la communication des conclusions de ce rapport.

>Suppression du paiement des stationnement actuellement tolérés sur les trottoirs
Ce serait envoyer un signal fort que de supprimer le paiement des emplacements sur les trottoirs, dont la pratique bien que remise en question, offre l’opportunité d’un gain financier pour la mairie de Marseille.

A 1 an
>Suppression de 200 places de stationnement “à cheval sur trottoir”
> Réfections ou protections des trottoirs concernés pour les rendre plus praticables aux piétons.
> Aménagement de stationnement des 2 roues sur des places de voitures existantes

A 3 ans
>Suppression de toutes les places de stationnement “à cheval sur trottoir” sur le périmètre d’ « Ambition centre-ville »
> Réfections ou protections des trottoirs concernés finalisées.
>Abrogation des arrêtés municipaux autorisant cette pratique

Pour le long terme, ce projet accuse déjà un retard de quatre années, ne faisons pas l’économie de nos forces et plaçons les sur les trois années à venir.

Et puis, un centre-ville qui s’étendrait jusqu’à la gare saint Charles, jusqu’au Palais Longchamp, la place Jean-Jaurès et la Préfecture ne serait-il pas plus… ambitieux ?

Le projet « Ambition Centre ville »

Plan de Déplacement Urbain 2013-2023

mai 15, 2017

  • Je pose une question les cafés et restaurants peuvent ils occuper les trottoirs par ex rue de Lodi vers le métro notre dame du mont Le restaurant  » Le goût des autres » et les autres à cote empêchent vraiment les piétons et surtout les poussettes ou personnes handicapées de passer obligés de traverser !!! Est ce légal merci

    • L’occupation du domaine public (trottoirs, places) par un commerce doit répondre à des conditions fixées par l’autorité administrative qui est en charge de sa gestion, généralement la commune. Elle nécessite une autorisation d’occupation temporaire (AOT) du domaine public, qui prend la forme d’un arrêté, et entraîne le paiement d’une redevance.
      Ces commerces payent probablement une redevance à la Ville de Marseille et leur occupation a dû faire l’objet d’un arrêté. Mais pour occuper une partie du domaine public devant sa boutique ou son restaurant, il faut respecter certaines règles générales :
      Je cite :
      – « ne créer aucune gêne pour la circulation du public, notamment les personnes à mobilité réduite ou déficientes visuellement, ou pour les véhicules de secours (les dimensions de la terrasse ou de l’étalage dépendent de la largeur du trottoir) ;
      – laisser libre accès aux immeubles voisins et préserver la tranquillité des riverains ;
      – respecter les dates et les horaires d’installation fixés dans l’autorisation ;
      – respecter les règles d’hygiène, notamment pour les denrées alimentaires (chaîne du froid, protection des plats cuisinés).
      Ces règles font l’objet d’une charte d’occupation du domaine public à titre commercial, publiée par la commune. Pour Marseille, elle se trouve ici :
      https://www.marseille.fr/sitevdm/document?id=2314&id_attribute=48