Marseille, boulet de la marche en ville

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Marseille classée dernière du baromètre des villes marchables, ses trottoirs points sensibles des répondants

Du 7 Décembre 2020 au 15 Mars 2021, le collectif Place aux Piétons, en partenariat avec l’Ademe, a proposé aux français de répondre à une enquête en ligne pour recueillir leur ressenti sur la marchabilité de leur commune et leur avis sur la manière d’améliorer le sort des piétons dans les espaces urbanisés.

Près de 200 villes ont été ainsi évaluées, parmi lesquelles Marseille, où 1373 habitants ont participé à ce premier baromètre des villes marchables.

Grâce à leurs réponses, les données recueillies offrent déjà une masse de données inédites sur les conditions de la marche dans Marseille.
Leurs enseignements sont sans équivoque :

Marseille est classée en dernière position sur les 200 villes qui ont participé à cette enquête malgré sa Corniche, le lieu le plus plébiscité pour ses promenades.

Le mot « Trottoir » est le plus utilisé dans les réponses à la question « Quel est selon vous l’endroit le plus problématique ? ». Cités : le mauvais état des cheminements piétons, leur étroitesse due à l’emprise des véhicules autorisées à stationner et l’installation de mobilier urbain ; le stationnement illégal des véhicules ; les conflits d’usage entre vélos, trottinettes et piétons, la saleté des trottoirs.

Les trottoirs sont au cœur des 3 choix prioritaires d’amélioration pour l’usage de la marche à Marseille parmi les 15 critères proposés :
Sont classés par les marseillais :
1) Des cheminements piétons (trottoirs) plus larges, bien entretenus, sécurisés et désencombrés
2) Verbaliser davantage le stationnement sur les passages piétons et les trottoirs 3) Réserver l’usage des trottoirs aux déplacements à pied

Alors que la marche s’affirme au cœur des enjeux de santé publique, de changement climatique, de mobilités, de tourisme et de vitalité sociale et économique des centres villes, le piéton marseillais demande à être davantage pris en compte dans les politiques publiques. Ce qui n’est aujourd’hui pas le cas malgré la loi LOM de 2019.

Des mesures concrètes sans délai
Ville de Marseille et Métropole, qui héritent de longues décennies d’incurie, les pouvoirs publics doivent prendre sans délai des mesures concrètes pour favoriser l’accessibilité des Personnes à Mobilité Réduite et la marche à pied, mode de déplacement le plus accessible à tous, le plus écologique, le plus convivial, le moins dangereux pour les autres usagers de la voie publique et l’un des plus vulnérable.

Pour une Marseille apaisée, donnons toute la place qu’ils méritent aux piétons et Personnes à Mobilité Réduite.

Martine Bigot
60 Millions de Piétons – Piéton à Marseille


Les principaux enseignements  du baromètre des villes  marchables pour Marseille 1373 contributions 

Marseille, la moins bien notée du classement

Tous les indicateurs sont assez largement en dessous de la moyenne, et Marseille, sur 200 villes, est la moins  bien notée du classement. 

  • > Aménagements services Dans votre commune que pensez-vous des aménagements et services spécifiques  réalisés pour les marcheurs et piétons ?
    6,69/20 
  • > Sécurité Quand vous vous déplacez à pied dans votre commune, vous sentez-vous en sécurité ? 
    6,06/20 
  • > Ressenti global Quand vous déplacez à pied dans les espaces urbanisés de votre commune, faites-nous  partager votre ressenti :
    5,19/20 
  • > Confort : Quand vous vous déplacez à pied dans les espaces urbanisés de votre commune, est-ce pratique et  confortable ?
    4,10/20 
  • > Effort ville : Selon vous quelle importance votre commune accorde-t-elle à la marche et aux déplacements à  pied?
    3,15/20

Le trottoir, l’endroit le point le plus problématique  de Marseille 

Selon vous quel est l’endroit le plus problématique pour les piétons dans votre commune ? 

Le « trottoir » est le terme le plus cité dans les commentaires écrits avec 600 occurrences

Des points qui posent particulièrement  problème

Des plaintes récurrentes  

L’un des sujets mis en avant par les répondants est le problème des  voies partagées entre piétons, cyclistes et trottinettes, où un manque  général de civilité est dénoncé.  

Un exemple de commentaire  citant des lieux problématiques : 

Cours Pierre Puget et ses trottoirs étroits, la rue Paradis et  l’absence totale de respect des passages pour piétons par les  automobilistes, l’avenue du Prado et la juxtaposition des voies  piétonnes et cyclistes, le Vieux Port refait récemment mais avec  peu de bancs disponibles

Des différenciations à faire selon le type de  piétons 

Les personnes ayant l’âge d’avoir des  enfants sont celles qui s’inquiètent le  plus des trajets vers les écoles.

Les femmes sont davantage  gênées par le manque  d’éclairage des trottoirs. 

Les endroits les plus appréciés pour la marche 

Les répondants ont écrit à propos de leurs endroits préférés : 

  • La Corniche est citée 294 fois. 
  • La Canebière (95) 
  • Boulevard Longchamp (49) 
  • Cours Julien (28) 
  • Boulevard Chave (27)

Ces points sont confirmés par les propositions 

Les trois messages les plus cités (chaque répondant pouvait choisir trois préconisations parmi quinze) : 

1) Des cheminements piétons (trottoirs) plus larges, bien entretenus, sécurisés et désencombrés 

2) Verbaliser davantage le stationnement sur les passages piétons et les trottoirs 

3) Réserver l’usage des trottoirs aux déplacements à pied

Conclusions 

Quatre principaux axes de travail identifiés par le questionnaire:

▪ Les trottoirs, un espace à améliorer 

▪ Le stationnement des véhicules qu’il faudrait mieux réguler 

▪ L’accès aux écoles qui nécessite un effort particulier 

▪ Les pistes partagées piétons/autres mobilités où la cohabitation pose parfois  problème (possibilité de sensibiliser ou de créer des espaces plus protégés, par  exemple pour les mobilités réduites). 

De nombreux autres aspects du questionnaire peuvent être creusées pour  Marseille ! Il permet de mettre en avant des problèmes généraux, par exemple le  manque d’aménagement (toilettes, bancs), et de recenser des problèmes localisés,  notamment via les rues considérées comme problématiques.

septembre 16, 2021